Le télétravail est devenu un mode de travail incontournable depuis la crise du COVID-19. Mais face aux récentes annonces de grandes entreprises, comme Amazon, exigeant un retour en présentiel, une question se pose : quelle place pour le télétravail lorsqu’on est Chief of Staff (CoS) ?
En tant que CoS expérimenté, je vais explorer les avantages et limites du télétravail dans ce rôle, tout en proposant des clés pour trouver le bon équilibre.
1. La fin de l’âge d’or du télétravail ?
Si le télétravail a connu un essor fulgurant post-COVID, son adoption massive semble aujourd’hui ralentir. Des entreprises influentes encouragent un retour au bureau, arguant que certaines dynamiques d’équipe se perdent à distance. Mais qu’en est-il des spécificités du rôle de Chief of Staff dans ce contexte ?
Le CoS occupe une position charnière entre la direction et les équipes opérationnelles. Dans des environnements où l’hybride est devenu la norme, sa présence physique peut être essentielle pour établir des connexions humaines, capter les signaux faibles, et naviguer dans la complexité des interactions.
2. Le rôle du présentiel : créer du lien et comprendre les dynamiques
En tant que Chief of Staff, la capacité à construire des relations solides et de confiance est primordiale. Cela passe souvent par :
- Rencontrer les équipes en face-à-face : Les échanges directs permettent d’embarquer les collaborateurs dans des projets stratégiques ou de dissiper des doutes.
- Observer les dynamiques informelles : Certains signaux faibles – tensions, motivations, idées émergentes – ne sont perceptibles qu’en présentiel.
- Gagner la confiance du dirigeant : Travailler étroitement avec un dirigeant nécessite parfois une proximité physique pour ajuster les stratégies au plus près des besoins.
Cependant, cela ne signifie pas que tout doit se faire au bureau.
3. Les possibilités offertes par le télétravail
Lorsqu’une entreprise adopte un modèle 100 % télétravail bien structuré (outils collaboratifs performants, processus clairs, culture d’entreprise forte), le CoS peut exceller dans ses missions même à distance. Voici pourquoi :
- Un travail centré sur la stratégie : La plupart des tâches du CoS – analyse, préparation des briefings, coordination de projets – peuvent être réalisées efficacement depuis chez soi.
- Un gain de temps et de productivité : Éviter les déplacements, surtout à Paris, permet de mieux se concentrer sur les priorités.
- Flexibilité accrue : En tant que cadre au forfait jour, le CoS peut souvent organiser son emploi du temps pour maximiser son efficacité.
Le véritable enjeu est donc d’adapter son mode de travail au contexte et aux besoins spécifiques de son dirigeant.
4. Adapter son mode de travail au dirigeant et à la mission
Comme dans le conseil, la pertinence du télétravail pour un Chief of Staff dépend du contexte de la mission et du profil du dirigeant :
- Dirigeants réticents au télétravail : Certains préfèrent une présence régulière pour favoriser la collaboration et la confiance.
- Dirigeants ouverts et autonomes : Ils se concentrent davantage sur les résultats que sur les moyens pour y parvenir, offrant ainsi une plus grande liberté au CoS.
Un bon Chief of Staff doit savoir évaluer ces paramètres et ajuster sa présence en conséquence. La flexibilité et la capacité d’adaptation sont les clés pour répondre aux attentes variées des dirigeants.
5. Un rôle négociable selon les besoins
Que l’on soit Chief of Staff freelance ou en CDI, le télétravail n’est pas une option figée. Lors des discussions initiales avec un dirigeant, il est crucial de :
- Définir les missions et les résultats attendus.
- Identifier les besoins spécifiques du dirigeant en termes de présence.
- Proposer un modèle hybride ou 100 % télétravail selon le contexte.
Les dirigeants matures privilégient souvent la qualité du travail accompli à la manière dont il est réalisé, permettant au CoS de négocier une organisation adaptée.
Conclusion : Trouver le juste équilibre
Le télétravail n’est ni une panacée ni une obligation pour un Chief of Staff. Ce rôle unique nécessite une approche flexible, adaptée au contexte et aux attentes des dirigeants. Si la présence physique reste essentielle dans certaines situations, une grande partie du travail stratégique peut se réaliser à distance avec des processus bien établis.
En fin de compte, être un CoS performant, c’est savoir jongler entre présentiel et télétravail pour répondre aux exigences d’un poste à la croisée des chemins entre stratégie, opérationnel et humain.tentes des professionnels eux-mêmes, en quête d’équilibre entre qualité de vie et ambition professionnelle. Alors, la province deviendra-t-elle un nouveau bastion des Chief of Staff ? Seul l’avenir nous le dira, mais les signaux semblent prometteurs, puisque la fonction gagne en visibilité et en impact.
